dimanche 17 mars 2013

Table ronde sur les bonnes pratiques capillaires - 8 mars 2013



Je vous l'annonçais dans un précédent post : l'ONG Label Beauté Noire lance sa campagne de sensibilisation sur les produits défrisants, après avoir réussi à faire ouvrir les yeux des institutions sur le problème de l'éclaircissement de la peau, trop longtemps sous estimé.

A l'occasion de la journée de la femme cette année, et en association avec le musée du quai Branly Label Beauté Noire organisait une table ronde autour de la question des bonnes pratiques capillaires.

Les intervenantes étaient :
Isabelle MANANGA-OSSEY (fondatrice de Label Beauté Noire)
Aline TACITE (fondatrice du salon évènementiel Boucles d'Ebène, spécialiste des locs et propriétaire du salon de coiffure, le Salon by BE)
Camille FITOUSSI (Dermatologue spécialiste de la peau noire)
Marie-France MALONGA (sociologue des médias et chargée de cours "Médias et Minorités" à l'Université Paris II )

Chacune est intervenue et nous avons pu poser les question ou intervenir à la fin des présentations.

Grâce à un superbe embouteillage, j'ai loupé environ 20 minutes des premières interventions.

Je suis arrivée au moment de l'intervention de Camille FITOUSSI.

Madame FITOUSSI nous a fait part des cas qu'elle rencontre le plus fréquemment à son cabinet et nous a fait un point sur les techniques de coiffures susceptibles de déboucher sur des désordres capillaires.
Dans un premier temps, elle nous a fait un topo sur le cheveu afro et la manière dont il pousse ainsi que ses spécificités.
Puis, madame FITOUSSI nous a relayé des anecdotes vécues avec certaines de ses patientes.
Patientes qui pour la plupart des cas arrivent trop tard à son cabinet car les dégâts sont trop importants.
En tant que médecin, elle a déploré le fait que les femmes se dirigent vers le médecin en dernier recours seulement et malheureusement dans certaines situations les choses sont irréversibles.
Les problèmes pour lesquels elle est le plus souvent consultée sont l'alopécie, je dirais même les alopécies, car elles ont des causes diverses et bien entendu la prise en charge peut sensiblement varier. Dans les divers types d'alopécie rencontrées, il y a l'alopécie de traction causée par les tresses et tissages trop serrés et celles causée par des produit chimiques (notamment les pelades).

Le docteur FITOUSSI regrette le manque d'information sur la dangerosité de certains produits mis sur le marché et a ironisé sur les lissants Brésiliens et Japonais présentés comme des soins.
Sans rentrer dans les détails de composition chimique, c'est surtout l'utilisation des produits qui sont remis en cause. Elle aussi insisté sur la fragilité des cheveux des enfants et recommande fortement d'éviter toutes tresses et élastiques trop serrés à leur base.

Madame FITOUSSI n'a pas pu confirmer le lien entre l'apparition des fibromes utérins ou du moins l'interaction entre les produits défrisants et cette maladie (je crois même qu'elle n'était pas vraiment au courant de cette information).

Aline TACITE, a refait un point sur le phénomène du retour au naturel et les raisons qui motivent les femmes noires à arrêter l'utilisation de produits chimiques, ou de tissages et tressages systématiques et non stop.
Il en est ressorti que ces raisons vont au-delà d'une envie cosmétique, purement liée à l'apparence.
Mon seul regret est qu'elle est relié le mouvent du retour au naturel au phénomène NA-tural and haPPY, sans préciser qu'au départ Nappy est un mot péjoratif et qu'il a été décidé de se le réapproprier pour en faire une caractéristique positive.
Aline est revenu aussi sur le cas de ces mamans qui défrisent les cheveux de leurs enfants pensant effectuer là un geste anodin. Geste qui a son avis est "criminel". Elle ne jette cependant pas la pierre à ses mamans et professionnels qui défrisent les cheveux des enfants. Car là encore, il s'agit d'un manque d'information en direction de ces personnes.

Pour finir, madame MALAONGA est intervenu concernant sa propre expérience personnelle sur son retour au naturel et a exposé les arguments selon lesquels les médias et ceci depuis l'apparition du commerce des cosmétique créent une hiérarchie dans les type de beautés. Elle souhaitait nous montrer des cas concrets via powerpoint, mais le matériel n'était pas compatible.

Madame MANANGA-OSSEY, souhaite à travers sa campagne qui est la première en partenariat avec les institutions, travailler auprès des plus jeunes notamment dans les écoles, mais souhaite aussi que les autorités regardent de plus près ce que des milliers de femmes appliquent plusieurs fois par an sur leur cuir chevelu mais aussi sur celui des enfants (malheureusement de plus en plus jeunes...).

Les questions posées par l'assistance ont porté sur des cas personnels et aussi sur la non compétence des professionnels afro de la coiffure ou plutôt les professionnels de la coiffure afro.
Une personne de l'auditoire, est revenu sur les prix qu'elle trouvait un peu au-dessus de la moyenne proposée dans les salon non destinés spécifiquement aux cheveux afros, mais aussi sur les prix des produits proposés par les gammes récentes.
Une autre personne, travaillant avec des professionnels non spécialisé afro et qui avait soulevé la question du traitement du cas des cheveux crépus en formation professionnelle s'est heurtée à la naïveté de ses professionnels qui estiment que traiter le cheveux crépu défrisé, ou plutôt, la technique de défrisage était amplement suffisant.

Notre conclusion :

Avec le lancement de cette campagne il ne s'agit pas de stigmatiser qui que ce soit, mais bien d'informer et surtout de pointer du doigt les divers dysfonctionnements qui ont amenés à légitimer des produits, tels que le produits défrisant.
Il sera demandé aux institutions d'être plus vigilents encore et surtout de démontrer au public quels sont ses droits mais aussi de diffuser le plus largement possible les informations permettant à tous de préserver sa santé et celle de ses enfants.

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